• Fast Fashion :l'éclosion d'une nouvelle ère dans l'histoire de la mode ?

    Fast Fashion :l'éclosion d'une nouvelle ère dans l'histoire de la mode

    Daria Werbory pour le catalogue Mango Eté 2014

     

    Prix abordables et collections prêt-à-porter après checking: voilà deux termes qui pourraient qualifier le <<fast fashion>>, antonyme du <<slow fashion>> qui, lui, privilégie des collections de luxe aux prix beaucoup moins abordables et à l'attente plus longue.  Phénomène récent, le fast fashion est apparu il y a plusieurs années et a accéléré la commercialisation et la fabrication de nouvelles collections.  

    Les principaux pionners de ce marché sont Zara, H&M et Mango qui s'associent de plus en plus aux enseignes de luxe (prenons l'exemple de la collection Balmain x H&M qui a vu ses stocks s'écouler en l'espace de quelques heures). Le fast fashion apporte une nouvelle vision de la mode plus abordable et moins inaccessible. Mais le fast fashion peut-il vraiment concurrencer le slow fashion ?

    Un prêt-à-porter rapide et abordable qui concurrence les marques de luxe

    La première chose qu'a à offrir une enseigne fast fashion est la possibilité de pouvoir s'offrir une pièce de la nouvelle collection directement après sa sortie. C'est son principal avantage sur le slow fashion, qui requiert du temps avant d'être mis en vente. Le deuxième avantage de celui-ci est son abordabilité, les collections ne nécessitant pas un salaire à 5 chiffres ou une privation de repas pendant une semaine. Le fast fashion touche depuis récemment tous types de clientèles, les plus consommateurs étant les classes populaires et moyennes. Certaines maisons de luxe, voyant le potentiel concurrentiel des grandes surfaces monter décident d'abandonner les six mois d'attente avant la mise en vente de la collection et commercialise leurs produits directement après le défilé.

    Nous pouvons prendre exemple sur Rebecca Minkoff qui présente sa collection printemps/été six mois après les autres marques de luxe mais qui la rend disponible immédiatement après son défilé. Les designers des marques prestigieuses l'ont bien compris : les enseignes contribuant au fast fashion proposent les tendances du moment plus rapidement et à des prix brisant toute concurrence, ce qui fait de l'ombre au slow fashion car les tendances se déclinent. Certaines restent trois mois, d'autres un an... La durée d'une tendance n'est jamais assurée et cela peut jouer en faveur de l'industrie du fast fashion. Car pourquoi acheter une pièce tendance à 300€ si celle-ci s'essouffle au bout de six mois ?

    Influence des réseaux sociaux et soif d'innovation

    La fulmination du fast fashion est en partie due à l'influence des réseaux sociaux, en particulier Instagram et Twitter qui contribuent maintenant aux lancements des tendances. Les stars d'Instagram (principalement youtubers ou Instagram models) lancent désormais les tendances et cela n'a pas échappé au flair des enseignes populaires qui les paient pour promouvoir leur marques. Leur influence est évaluée au nombre de followers qu'ils possèdent et plus ce nombre est grand, plus ils sont susceptibles d'attirer de la clientèle.

    La publicité via réseaux sociaux concurrence une nouvelle fois les marques de luxe qui celles-ci utilisent des égéries pour promouvoir leur collections. Les consommateurs potentiels sont en recherche de créativité et de renouveau accessible. Ils exigent et les marques doivent répondre à leur attentes en surfant sur les tendances, ce qui explique l'engouement face aux réseaux sociaux qui sont désormais des outils indispensables pour pouvoir s'étendre sur le marché de la mode.

    Mango et Zara : extension vers le haut de gamme pour améliorer leur image ?

    La montée de gamme de certaines enseignes est un phénomène tout à fait récent : ces marques aux qualités normalement minimes veulent se rapprocher de l'univers du luxe tout en accélérant la productivité de leurs collections et améliorent donc la qualité du visuel de leurs vêtements pour ainsi valoriser l'image de la marque au détriment des prix de celle-ci qui se voient donc augmentés. Le rapprochement des enseignes telles que Zara vers le luxe est réservée et discrète puisqu'elle nourrit les attendes du client qui veut se rapprocher du prêt-à-porter de luxe sans pour autant dépenser une somme astronomique. L'illusion de porter de la haute qualité floute donc l'inflation du prix des vêtements et la hiérarchie entre le luxe et l'industrie low price, moins visibles désormais. Mais l'illusion est trompeuse car la hausse du visuel n'inclut pas la hausse de qualité. Effectivement, la production des vêtements Zara reste dans la main d'oeuvre low-coast et de tissus de qualité minime.

    L'industrie de la mode vit donc un phénomène viral et révolutionnaire et est désormais contrainte de se plier à ses exigences. Le fast fashion gagne du terrain face au slow fashion et alarment les créateurs qui cherchent déjà les moyens de s'adapter à celle-ci.

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 20 Juillet 2016 à 02:39

    La structure des idées est juste, mais il est vraiment intéressant. Enfin j'ai passé un bon moment à lire tes idées :) Bon courage n'empêche, je suis contente de revoir ce blog actif.

    Quant au concept de durabilité et tendance je ne vois pas totalement sous quelle optique tu as axé ton article, mais je ne crois pas que cette "concurrence" a avoir avec la "tendance". Il y a une multitude de tendances et c'est beaucoup moins une question de "modes" quand on parle de collections ou saisons, ce sont des créations, pas du design simple. L'innovation et le produit original n'a pas à s'inquiéter de sa réputation tant qu'il a un gestion assurée. Certaines enseignes sont plus maladroites (je parle de Balmain et Saint Laurent, qui ont bien fait se se rattraper ces 6 dernières années). D'ailleurs une pièce reste une pièce, c'est une griffure, elle peut même être avant-gardiste, une fois tenue comme "image de tendance", l'enseigne passe vite à autre chose même si il l'épingle comme "classique".

    Mais bon, ça c'est une petite opinion, si on peut en discuter ça serait sympa, c'est intéressant de voir les visions de chacun ;)

    2
    Mercredi 20 Juillet 2016 à 05:15

    Merci beaucoup ! Je pense qu'elle en fait partie car les tendances sont prisées par toutes les griffes donc au final il faut toujours devancer son concurrent sur ce point là (d'où l'utilité des cahiers de tendances) ! Mais je suis d'accord avec toi pour les collections de haute couture, je ne vois pas ça spécifiquement comme des vêtements mais plus comme des créations liées à la fibre artistique du créateur ! J'aime entendre l'opinion de chacun donc avec plaisir !

      • Mercredi 20 Juillet 2016 à 10:54

        Derien! Mais du coup voilà, puisqu'une enseigne essaie toujours de se démarquer et d'innover, elle prendrait le terme de "tendance" uniquement lorsqu'elle recherche de nouvelles idées (histoire de ne pas reprendre un concept "démodé", même si c'est dur de dire qu'une collection est démodée: c'est pas comme si on la verrait partout, à moins qu'on en fasse l'imitation en fast-fashion qui n'en ferait que meilleure publicité). Si elle veut renouveler une collection, je pense qu'elle cherche à être totalement originale et extraordinaire, pas qu'elle puisse rentrer justement dans une tendance. Après chacun ses objectifs, je veut dire que quand une boîte veut vraiment s'assurer une implantation et immortelle, elle fera tout pour faire passer à la caisse un maximum de personnes, étiquette, style ou genre tout confus.

        D'ailleurs je crois sincèrement que toute l'étique et l'esprit autour de l'univers de la mode et du mannequinat a changé; mannequinat certes pas plus important que ça, mais on voit des choses qu'on n'imaginait pas avant..

    3
    Mardi 26 Juillet 2016 à 06:19

    Les tendances ne sont pas lancées par les enseignes, les tendances proviennent généralement de personnalités influentes ou directement des cahiers de tendances que ces enseignes achètent justement :) C'est le public en partie qui décident de ce qui est tendance et de ce qui ne l'est pas/plus et l'enseigne s'adapte justement à l'opinion du client. En revanche les maisons de couture, elles, lancent les tendances et s'adaptent en même temps au client.

      • Mardi 26 Juillet 2016 à 16:52

        C'est sûrement vrai dans un sens. Mais la tendance est bien réfléchie par l'enseigne, un produit crois-le, c'est souvent comme une entreprise et il subit un "plan-business". La marque se sert du public pour exploiter son produit, tant bien grâce aux personnalités,.. Mais elle sait très bien ce qu'elle fait, ses équipes sont élitistes et quand un produit à pour vu d'être "tendance", il le devient quand c'est travaillé correctement. Donc dans un autre sens, je ne pense absolument pas que ça soit totalement vrai. Même si en effet, c'est le public qui "décide" entre autres du futur d'un produit, souvent il y a autre chose et même un public de masse n'y fait rien.

    4
    Mardi 26 Juillet 2016 à 23:52

    Oui ça peut arriver effectivement mais c'est un cas plutôt inédit/occasionnel je pense

      • Vendredi 29 Juillet 2016 à 16:27

        T'as changé de pseudo d'un jour à l'autre ça m'a fait peur :')

        J'aime bien Luxanna 

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    5
    Samedi 30 Juillet 2016 à 03:28

    Oh merci ! Oui c'était pas prévu de base mais Bombshell me lassait légèrement ahah

    6
    Samedi 11 Août 2018 à 01:09
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